Le domaine de Trévarez

Histoire du domaine

Portrait de James de Kerjégu

Situé en la commune de Saint-Goazec, le domaine de Trévarez est géré depuis 2006 par l'EPCC "Chemins du patrimoine en Finistère".

Un des derniers châteaux édifiés en France, sa construction débute en 1893 et s’étale sur près de quinze ans. Il est conçu par l’architecte Walter-André Destailleur, à la demande de James de Kerjégu. Le riche propriétaire partage son temps entre Paris et l’Ouest breton tout en étant bien ancré dans le paysage politique finistérien.

James de Kerjégu naît en 1846 à Trévarez, où son père et son oncle disposent de près de 2 000 hectares de terres. Diplomate en Amérique du Sud puis en Europe centrale, il poursuit sa carrière en politique.

Le château en kersantite et en brique rouge est bâti sur une hauteur. La façade Nord offre une vue panoramique sur la vallée de l’Aulne et la façade Sud s’ouvre sur les jardins. Le parc est agrémenté de nombreux artifices et fabriques. A l’intérieur, le bâtisseur fait le souhait d’y apporter toute la modernité technique de l’époque en faisant poser un chauffage central, des ascenseurs, des toilettes modernes, l’eau chaude à tous les niveaux… La décoration suit également les tendances de l’époque car James de Kerjégu fait appel à la Maison Bing pour habiller le château de mobiliers de style Art nouveau. Sont également construits des serres et des écuries.

A la mort de James de Kerjégu, sa fille Françoise et son mari, le marquis de la Ferronnays, héritent du château qui connaît une période faste durant laquelle sont organisées de somptueuses réceptions et des parties de chasses à courre. Réquisitionné par les Allemands dès 1940, le château subit les bombardements de la Royal Air Force en Juillet 1944. La partie Ouest est entièrement détruite ainsi que les cuisines à l’Est.

Henri de la Ferronnays meurt en 1946. Françoise de Kerjégu n’ayant plus les moyens financiers pour restaurer les parties lourdement endommagées du château celui-ci est laissé à l’abandon jusqu’en 1968.

Les derniers héritiers de la famille, neveux de Françoise de Kerjégu, mettent la propriété en vente. Le château envahi par la végétation et 85 hectares de jardins en friches sont achetés par le Conseil général qui fait rouvrir le parc dès 1971. Le département réalise progressivement des travaux sur le bâti et ouvre peu à peu de nouveaux espaces à la visite.

Depuis les années 2000, le parcours d’interprétation "Bâtir un rêve" permet aux visiteurs de s’immerger dans le début du XXe siècle et de découvrir l’ambiance fastueuse de la Belle époque dans un château au style éclectique empreint de modernité.

Bibliographie

  • ARLAUX C. (préf. MAILLE P.), Le domaine de Trévarez : bâtir un rêve, Spézet/Daoulas, Coop Breizh & Chemins du patrimoine en Finistère, 2011, 79 p. (Q8BB 1182)
  • CHARPY J., Trévarez, domaine départemental, Saint-Goazec (Finistère), Quimper, Préfecture, 1986, [non paginé]. (Q8BB 680)
  • FAGNEN C., LE DOARE D., Parc et château de Trévarez, histoire et visite du parc et du château, Châteaulin, éditions Jos Le Doaré, 1997, 29 p. (Q8BB 788)
  • KERJEGU L. de, Ferme-école de Trévarez (Finistère). compte-rendu, exercice 1848 et 1849, Quimper, Lion (impr.), 1850, 43 p. (Q8BB 23-15)
  • LEVIEIL F., KIRCHNER P., La station de recherches de Trévarez, Saint-Brieuc, Aval douar Breiz, 1949, 14 p. (Q4BB 9-4)
  • LERET V. (1995), Le domaine de Trévarez, Mémoire de master recherche : histoire de l'art, Rennes, Université Rennes 2, 2 volumes, 165-63 p. (TU 272)