Le 31 janvier 1980, alors que l’enquête d’utilité publique s’ouvre, une première manifestation contre le centrale nucléaire est organisée à Plogoff. Il est prévu de brûler les documents officiels d’enquête adressés aux quatre communes concernées : Plogoff, Primelin, Cleden-Cap-Sizun et Goulien. Cette journée mobilise tous les habitants. Les écoles et les commerces sont fermés. C’est l’opération « canton mort ». Une commission spéciale est organisée par le Conseil général. Mme Yvette Duval (conseillère du canton de Brest) fait partie des 15 membres de la commission, et n’est pas séduite par ce projet. Elle demande « de choisir les autres voies qu’offrent le charbon, la géothermie, les éoliennes, la biomasse… ». Elle est soutenue par M. Joseph Youinou (conseiller du canton de Quimper) qui considère « qu’une centrale à charbon à la pointe de Bretagne peut répondre à court terme aux besoins de la Bretagne en énergie ». A Plogoff, tous se mobilisent contre la construction de la centrale. Le maire se bat avec ses concitoyens. Les affiches collées de nuit sur les murs par la préfecture, sont arrachées au petit matin par les habitants de Plogoff. Des grèves et des réunions s’organisent. C’est une bataille entre le Département, et Plogoff qui débute. Les manifestations incessantes lors de l’enquête, sont de plus en plus violentes. Les affrontements entre les habitants de Plogoff et les forces de l’ordre font plusieurs blessés dans les deux camps. Plus des trois quarts de la population de Plogoff signe la pétition demandant le retrait des forces de l’ordre et des « mairies annexes » implantées à Plogoff. Blessés, interpellations, procès, condamnations, plaintes, accompagnent les manifestations qui durent plusieurs semaines. D’autres communes se mobilisent avec Plogoff, que ce soit dans le sud Finistère ou dans le Nord, notamment Brest. Les étudiants se mobilisent aussi et manifestent au palais de Justice et aux bureaux d'EDF. Les violences ne se limitent pas à Plogoff : Pont-l’Abbé, Audierne, Douarnenez, Loctudy, tout le sud Finistère se bat contre la centrale. Les affrontements y sont parfois tout aussi violents qu’à Plogoff. Au total, 6 semaines d’affrontements auront marqué Plogoff. La clôture de l’enquête est marquée par une journée « cap en deuil ». Une centaine d’anciens combattants ont joint, dans les derniers jours, les manifestations. 6 000 manifestants se sont rendus à Plogoff pour le dernier jour d’enquête. Par la suite, 50 000 manifestants se sont rendus à la pointe du Raz contre l’implantation de la centrale, en soutient au combat de Plogoff. Ces événements, historiques pour la Bretagne, ont fait l'objet du film Des pierres contre des fusils, réalisé par Nicole et Félix Le Garrec. icono Retourner à la frise chronologique