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Les premières photographies, des images uniques et enchâssées

Le daguerréotype

Informé des travaux de Niepce, Louis-Jacques Mandé-Daguerre met au point en 1839 son procédé qui porte son nom, le daguerréotype. Il repose sur les propriétés des sels d’argent, connus pour noircir à la lumière depuis les expériences de Wedgwood. Un daguerréotype est constitué d’une plaque de cuivre recouverte d’une couche d’argent polie comme un miroir. Après une longue exposition dans l’appareil de prise de vue, la plaque doit être « développée » (traitement révélateur, puis fixateur). L’image obtenue est à la fois positive et négative selon l’angle d’observation.

La mise au point de ce procédé est officiellement présentée devant l’Académie des sciences de Paris par François Arago, ce qui contribue à sa diffusion. Cette technique suscite un fort engouement. En raison de la longueur du temps de pose, les daguerréotypes sont essentiellement utilisés pour les portraits. Afin de tenir la pose, des systèmes d’appuis sont utilisés pour caler la tête, les bras… Il est par ailleurs possible de rehausser la plaque au moyen de touches de couleurs (gouache) ou de dorures. Puis les daguerréotypes sont recouverts d’une plaque de verre et montés dans des cadres ou des écrins, ce qui permettait de les protéger des abrasions. Ce ne sont pas seulement des photographies uniques : ainsi enchâssés, les daguerréotypes sont de véritables objets d’art.

L'ambrotype

Le coût du daguerréotype reste élevé. Mais la mode du portrait est bien lancée et des procédés plus accessibles apparaissent dès les années 1850, avec notamment les premiers négatifs sur plaque de verre.

La plaque négative au collodion humide (émulsion photosensible de nitrate de cellulose dans une solution d'eau et d'éther) est très sensible et donne des images très détaillées mais elle a un défaut majeur : comme il fallait l'exposer encore humide sous peine de perdre toute sensibilité, le photographe devait transporter son laboratoire avec lui dans ses déplacements.

Plusieurs photographes remarquent qu’une plaque de verre photographique, qui est négative lorsqu’elle est visionnée par transparence, apparaît en positif une fois posée sur un fond noir (papier, laque, velours noir).

En 1854, le brevet de l’ambrotype est déposé par James Ambrose Cutting qui applique ce principe aux plaques de verre négatives au collodion.

Le ferrotype

Le ferrotype, variante sur fer de l’ambrotype, est rapide et bon marché : son usage est popularisé par les photographes ambulants et les forains jusque dans les années 1950. L’obtention d’un ferrotype suit le même procédé que l’ambrotype, seul le support change : au lieu d’une plaque de verre, le photographe utilise une fine plaque de fer.

Tout comme le daguerréotype, l’ambrotype et le ferrotype sont des images enchâssées.

L’ambrotype est présenté dans un cadre ou serti dans un écrin, tandis que le ferrotype, de format carte de visite ou timbre-poste est monté sur des cartons décorés ou des cadres en cuivre.