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Le développement industriel de la photographie

Avant 1880, la photographie reste de l’ordre de l’artisanat et est pratiquée par un nombre limité de personnes (portraitistes travaillant en studio, amateurs aisés…).

Mais à la fin du XIXe siècle, les évolutions techniques et l’amélioration des procédés rendent la pratique de la photographie plus simple et plus rapide.

D’une image fragile, unique et en noir et blanc, on passe à une image stable, reproductible et en couleur, dont chacun peut s’emparer pour saisir le monde qui l’entoure.

La photographie instantanée

Richard Maddox met au point en 1871 la plaque de verre négative au gélatino-bromure d’argent : une plaque de verre est recouverte d’une couche de gélatine renfermant le dépôt d’argent qui constitue l’image. La sensibilité de ce procédé est très supérieure aux techniques employées jusqu’alors.

Le temps de pose est désormais de l’ordre de la fraction de seconde : c’est la « révolution de l’instantané ». En outre, la plaque de verre au gélatino-bromure d’argent peut se  conserver des mois avant son utilisation et son développement (contrairement au collodion qui doit être exposé et développé dans les minutes qui suivent sa préparation). Il devient désormais possible de fabriquer industriellement et de distribuer dans le monde entier les plaques photographiques, sans altérer leurs propriétés. De grandes entreprises photographiques naissent à cette période : Lumière, Agfa, Eastman, Ilford… Parallèlement, les appareils de prise de vue se miniaturisent (Kodak Pocket en 1895).

Le pied des appareils photos devient superflu, ce qui favorise le développement de nouveaux sujets, les prises de vues acrobatiques et l’essor du photojournalisme. La photographie touche un public plus large, qui peut réaliser des prises de vues de façon simple, rapide et ludique.

Des tirages facilités

Les procédés de tirage sont eux aussi simplifiés, par l’apparition de nouveaux papiers. Ils sont reconnaissables à la présence d’une couche très blanche de baryte, entre la feuille de papier et la couche sensible de gélatine et de particules d’argent (photographie à trois couches). Fabriqués industriellement, les papiers aristotypes présentent une surface lisse et très blanche et sont très faciles à utiliser (procédé de noircissement direct : la surface sensible est placée au contact d’un négatif et exposée au soleil). Les aristotypes sont reconnaissables à leur aspect très brillant et à la présence, sur les bords de l'image, des traces des pinces qui ont servi à maintenir la feuille de papier au contact du négatif pendant l'exposition à la lumière.

Bientôt, les industries photographiques lancent les papiers à développement, qui rendent le tirage encore plus rapide (l’exposition au soleil n’est plus nécessaire). Il en existe de deux types : le papier au gélatino-bromure d’argent et le papier au chlorobromure d’argent dit Gaslight (exposé à la lumière artificielle de l’éclairage au gaz, présent dans les foyers à l’époque). Mais peu à peu, en rapport avec la miniaturisation des négatifs, le papier au gélatino-bromure d’argent s’impose car lui seul permet l’utilisation d’agrandisseurs. Cependant, il faut à présent disposer d’une chambre noire pour développer chimiquement les tirages et procéder à des étapes supplémentaires (bains révélateurs).