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Le recyclage ne date pas d'hier et les archives n'échappent pas à cette pratique !

Déjà le Moyen Age réutilisait les parchemins en grattant l'écriture d'origine pour la remplacer par un nouveau texte (le document ainsi obtenu s'appelle un palimpseste).

L'évolution de la pratique liturgique a condamné de nombreux manuscrits de chant grégorien médiéval : dépecés, leurs pages ont servi de reliure à des registres d'état civil, de délibérations, ou à des livres de comptes...

Ces pages ont été découpées, encollées, et ont parfois été munies de lacets en tissu ou en cuir pour fermer le registre dont elles ornent désormais la couverture.

A l'occasion de restaurations, ces couvertures sont parfois retirées. Elles peuvent cacher de belles surprises, tel ce morceau d'un portulan du XVIe siècle.

 


Dans un autre ordre d'idée, la participation à l'effort de guerre a conduit nos ancêtres à confectionner, à partir d'expéditions d'actes notariés, des gargousses, petits sacs contenant une quantité déterminée de poudre à canon.

Au détour de vos consultations d'archives, vous avez peut-être déjà vu des registres dont la reliure en parchemin de remploi est encore en place.

Aux Archives départementales du Finistère, la sous-série 5 J est réservée à ces fragments de reliure.

L'existence d'une sous-série dédiée s'explique par l'état de ces documents, souvent incomplets ou difficilement lisibles.

En l'absence bien souvent d'un suivi documenté, il est bien difficile de savoir si les fragments proviennent de documents publics ou privés, c'est pourquoi on les classe en  série J, qui peut, outre les archives d'origine privée, concerner des documents à l'origine inconnue ou mal établie.