INFORMATION

Les fonds 1010W et 1011W concernant les maisons d’arrêt de Quimper et de Brest (1926-1990) , ont été transférés de Brest à Quimper.
En cours de traitement, ils seront à nouveau disponibles à la consultation, sur le site de Quimper, à compter du 29 avril 2024.

Naufrage de l'Amoco Cadiz

Le 16 mars 1978 à 22 heures, le pétrolier Amoco Cadiz, affrété par la compagnie américaine Amoco Tranport, filiale de la Standard Oil, vient s'échouer sur les brisants au large de Portsall libérant 223 000 tonnes de pétrole brut. C’est la plus grande marée noire par échouement de pétrolier jamais enregistrée dans le monde.

Au cours du premier mois suivant le naufrage, la pollution par hydrocarbures s'étend d'Ouest en Est sur 350 km de côtes et sur un très large secteur de la Manche occidentale. 

Une mortalité massive et foudroyante est alors observée parmi les animaux de rochers et de plages, vivant dans la zone de l'estran et au-delà des plus basses mers, dans un rayon de 5 kilomètres autour de l'épave et parfois en des points d'accumulation situés jusqu'à 100 kilomètres. La faune et la flore marines sont globalement touchées. Le Centre de documentation de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux estime que la marée noire a tué dans les premiers mois, par engluement ou par effet toxique, autour de 260 000 tonnes d'animaux marins.

Concernant la lutte contre la marée, dès le 16 mars, le plan Polmar est déclenché par les autorités. Immédiatement, les agriculteurs utilisant des tonnes à lisier puis des centaines de volontaires mobilisés par des associations écologistes mènent un combat désespéré dans un premier temps contre les nappes d'hydrocarbures. Peu à peu, ce combat s'organise. A l'automne 1978, en effet, il ne reste plus grand chose à voir de la pollution sur le terrain, en dehors des derniers dépôts en cours d'évacuation.

Parallèlement, les collectivités locales bretonnes s’unissent dans un Syndicat mixte de protection et de conservation du littoral nord-ouest de la Bretagne, réunissant 92 communes, les départements du Finistère et des Côtes-du-Nord, avec le soutien de la quasi-totalité des professionnels du littoral ainsi que de la SEPNB (Société pour l’étude et la protection de la nature en Bretagne, actuelle Bretagne vivante) et de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux). Elles engagent aux États-Unis un long et difficile procès contre la société Amoco. Au terme de quatorze années de procédure, le 24 janvier 1992, ils finissent par obtenir 1 257 millions de francs d'indemnités, une petite moitié des sommes demandées.

Côté infrastructures, la catastrophe a largement mis le doigt sur les lacunes en matière de prévention des naufrages dans la zone du rail d'Ouessant. À la suite de ce naufrage, les autorités vont équiper les sémaphores de moyens modernes tels que des radars. Ainsi dès 1978 le phare du Stiff sera doublé d'une tour-radar.

Cette marée noire engendre finalement une volonté profonde de modifier le cours des choses en matière de pollutions marines et de faire désormais payer systématiquement les pollueurs par le recours à la justice.

L'épave en images

La marée noire en images