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Saint-Mathieu (Plougonvelin)

Selon certains auteurs, les moines bénédictins de la pointe Saint-Mathieu entretenaient dès le XVe siècle un fanal intermittent depuis une tour de leur abbaye, afin de guider les navires croisant en mer d’Iroise.

Un récit de 1650 précise par ailleurs que cette exigence de la Marine du Roi à l’encontre des religieux, aurait eu pour contrepartie l’acquittement d’un droit de passage par tout bâtiment franchissant le goulet de la rade de Brest…

À la fin du XVIIe siècle, l’inspecteur général de la Marine, de Grassière, conçoit un nouveau système d’éclairage pour Saint-Mathieu, visant à sécuriser l’accès à la rade et au port militaire. Le clocher de l’abbaye est déposé et sa tour dotée d’une voûte surmontée d’un brasero alimenté au charbon. À ce foyer ouvert, jugé trop dangereux pour les toitures de l’établissement, on substitue bientôt une lanterne à petits carreaux, équipée de lampions de cuivre disposés en plusieurs rangées superposées.

Un nouveau dispositif lui succède en 1771. Plus performant, il est constitué cette fois de lampes à double mèche et de réflecteurs en métal placés derrière de grandes glaces en verre de Bohème. Cinquante ans plus tard, la lanterne reçoit son premier feu tournant à éclipses.

 

C’est en 1830, sur le double constat du délabrement et de la hauteur insuffisante de la vieille tour abbatiale, que la décision est prise par la Marine d’implanter un nouveau phare à l’angle sud-est des ruines de l’ancienne l’église. Sa tour cylindrique, haute de 37 mètres, est construite en pierres de taille tirées des carrières de l’aber Ildut. Les ingénieurs lui dessinent une base élargie destinée à recevoir les logements des gardiens et les magasins. Sa lanterne, qui s’illumine le 15 juin 1835, porte une toute nouvelle optique mise au point par le physicien Augustin Fresnel.

De nouveaux logements de fonction, plus spacieux, sont réceptionnés à proximité du nouveau phare en 1880. Dans l’intervalle, en 1851, l’entretien et la garde du phare passent de l’administration de la Marine à celle des Ponts et Chaussées.

Saint-Mathieu, électrifié en 1932 est automatisé en 1996. Il porte une livrée rouge et blanche depuis 1963. L’important dénivelé des falaises place son feu à plus de 62 mètres au-dessus du niveau de la mer. Associé à celui de Kermorvan, il indique le chenal du Four ; aligné avec celui du Portzic, il balise l’entrée du goulet de Brest. Sa lampe halogène de 250 W, d’une portée de 27 milles, émet un feu tournant blanc toutes les 15 secondes.

Le phare, ouvert à la visite, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 23 mai 2011.

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  Suite de l'exposition : Tévennec