Pontusval (Brignogan-Plages)

Ce feu de quatrième ordre est établi sur la commune de Brignogan (arrondissement de Brest), à l’extrémité de la pointe rocheuse de Beg-Pol sur la côte de Pontusval, au lieu-dit Parc Neiz Vran (le champ du nid de corbeau, en langue bretonne). Sa construction, plaidée auprès de l’Administration par la Chambre de commerce de Morlaix, est finalement accordée en raison des nombreux sinistres maritimes – pas moins de dix – survenus dans les parages entre 1856 et 1865.

Un rapport contemporain des faits met en évidence l’inefficacité des feux des îles Vierge et de Batz, sensés couvrir le secteur mais masqués par temps bouché.

Il  souligne également la présence en ces lieux de forts courants dérivants qui abusent les capitaines sur leur position réelle par temps de brume, et portent les navires vers le chapelet de roches immergées formant le prolongement de la pointe.

Le projet est estimé à 14 000 francs. Dessiné par l’ingénieur ordinaire Rousseau, il revient le 11 avril 1868 à l’entreprise Martin de Landerneau, qui livrera l’ouvrage l’année suivante. Mis en service le 15 septembre 1869, Pontusval relaiera désormais la signalisation entre l’Île Vierge et l’Île de Batz.

 

Les plans de l’édifice reprennent le schéma classique d’une maison-phare du type de celles que l’administration des Ponts-et-Chaussées édifie d’ordinaire à terre : une tour carrée de 14, 50 mètres de haut, surmontée de sa lanterne et flanquée d’un petit corps de logis coiffé d’une toiture d’ardoises ; dans ce dernier, un rez-de-chaussée composé d’un vestibule, de deux magasins et d’une  « chambre à feu » à l’usage du gardien. Le premier étage formant un grenier est desservi par l’escalier de 54 marches qui mène à la lanterne. Le terre-plein du phare, protégé de la mer par un muret, reçoit quelques dépendances : une citerne des eaux pluviales, un cabinet d’aisances et une remise.

Posé sur son rocher à 5,65 mètres au-dessus des hautes mers d’équinoxe et exécuté en moellons piqués, le fanal se distingue mal en journée des hauts rochers de même teinte qui l’environnent. Afin d’en améliorer la visibilité depuis le large, sa tour est blanchie à la chaux en 1923.

Pontusval est électrifié en 1951. Sa lampe halogène de 100 W porte à 10 milles et émet un feu à 3 occultations toutes les 12 secondes.

La maison-phare n’est pas ouverte au public. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 23 mai 2011.

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  Suite de l'exposition : Saint Mathieu