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Sorcière ... ou guérisseuse ?

Le menhir de Ménez-Meur ou quenouille de la vieille sorcière. Fonds Godineau - 14 Fi 317

Figure mythique, la sorcière traverse les époques et les lieux ... Mais qu'est ce qui fonde une sorcière ?

Il est difficile d'en faire un portrait-type. Et pour cause : aller à l'encontre de l'ordre établi suffisait généralement à enclencher l'accusation de sorcellerie.

Ainsi une femme plutôt âgée, dégagée des obligations maternelles...Une veuve, sans tutelle masculine... À l'inverse, une femme jeune, belle, provoquant un désir dont elle est mécaniquement coupable... Une sage-femme, maîtrisant les plantes et assistant la procréation... Une guérisseuse, vers laquelle on se tourne plus facilement que le médecin de campagne... suspectes... Peut-être des sorcières ?

Nombre de guérisseurs et guérisseuses se sont vus accusés de sorcellerie en Bretagne.

C'est notamment le cas pour Marie-Yvonne Goasdoué, condamnée en 1907 et 1910 par le tribunal de première instance de Châteaulin pour exercice illégal de la médecine.

Marie-Yvonne Goasdoué, veuve Merle, est née en 1832 à Guinguamp. Guérisseuse, elle est spécialisée dans les soins de "l'urlou", consistant à inciser le voile du palais afin de guérir des maux comme la goutte, les rhumatismes, le rachitisme ou une fatigue généralisée. Elle est dénoncée par un médecin pour une opération qui manque de faire trépasser un de ses clients en 1907. En 1910, elle est frappée d'une nouvelle condamnation ainsi que sa fille Marie-Mélanie Le Merle. Dans la presse, on trouve trace de sa réputation de sorcière du Rusquec ...