Histoire Marine. Planche n° 16, extraite du Recueil de planches de l’Encyclopédie Méthodique Diderot et D’Alembert par ordre de matières. 1787. Archives départementales du Finistère, Q4H 138. Le roulage maritime La péninsule bretonne jouit d’une position stratégique à mi-parcours de la route maritime européenne reliant la Baltique à la Méditerranée. Depuis l’époque ducale, ses ports littoraux constituent autant de lieux d’escales, d’entrepôts et d’échanges pour les navires du commerce, contribuant ainsi à la prospérité de la province. Les Bretons s’associent à l’essor général, s’affirmant davantage dans le transport maritime que dans le négoce, bien que la Bretagne participe elle-même au trafic en exportant depuis le XVe siècle des produits alimentaires et artisanaux (blé, sel, poisson, toiles, cuirs, papiers…). Cette suprématie bretonne dans le roulage maritime est mise à mal au XVIIe siècle par la montée en puissance des armements anglais et hollandais, qui disposent désormais d’unités aux tonnages adaptés aux nouvelles conditions du commerce et pratiquent des affrètements plus avantageux. Évincés du roulage international, les armements bas-bretons se recentreront sur le trafic des marchandises pour la province (sel de Guérande, vin du bordelais…), dont ils perdront progressivement le monopole au XVIIIe siècle au profit de leurs concurrents vendéens et girondins. L’armement à la course Armateurs au commerce – légal ou de contrebande – en temps de paix, certains négociants bretons arment à la course durant les conflits, suppléant ainsi les escadres royales. Ils disposent pour ce faire de « lettres de marque » délivrées par les autorités. Si l’activité des corsaires est encadrée depuis le XVe siècle par divers actes officiels, c’est en août 1681 qu’en sont réglés les détails sous les titres IX et X du livre troisième de l’ordonnance de marine de Colbert. Chaque prise ennemie doit être convoyée au port le plus proche afin d’y être validée par les juges des amirautés. Le navire et sa cargaison sont ensuite vendus à l’occasion d’enchères publiques. Déduction faite du droit de dixième de l’amiral, les bénéfices sont répartis entre l’armateur du corsaire capteur, d’éventuels actionnaires, le capitaine et l’équipage, selon des règles définies à l’avance. La France a employé des corsaires jusqu’en 1815 et y a définitivement renoncé par le traité de Paris de 1856 qui met fin à la guerre de Crimée. Les naufrages, bris et échouements La pointe occidentale de la Bretagne constitue un espace redouté des navigateurs qui passent à cette époque de l’Atlantique dans la Manche : écueils innombrables, barres rendant difficile l’accès des rivières maritimes, courants forts et versatiles dans les parages des îles, des pointes et des caps, vents et brouillards de mer, défaut de bons ports de relâche, absence de signalisation, formation insuffisante des pilotes embarqués… Les sinistres maritimes y sont nombreux. Les naufrages, bris et échouements, visés par le titre IX du livre quatrième de l’ordonnance de 1681, déjà citée, relèvent alors de la compétence des amirautés. Leurs officiers sont chargés de diriger les sauvetages, d’assister les naufragés, de diligenter les enquêtes, d’assurer la sauvegarde des navires et des cargaisons, de poursuivre et réprimer des vols et pillages commis par les populations littorales, de préserver les intérêts des armateurs et négociants sinistrés, d’organiser la vente les épaves et des frets récupérés, d’indemniser les sauveteurs… Où et comment chercher ? Séries d'archives Les ensembles les plus homogènes sont conservés dans les fonds des amirautés (sous-série 20 B). Il s’en trouve également, de manière plus diffuse, dans les minutiers des notaires (sous-série 4 E), les archives de l’administration du Contrôle des Actes (sous-séries 5 C à 39 C), les actes du Consulat de Morlaix (sous-série 22 B) et de certaines cours royales (sous-séries 1 B et 8 B) et seigneuriales (sous-séries 11 B à 19 B, 23 et 24 B). Bibliothèque des Archives Sources complémentaires Avertissement : cette liste est sélective et recense uniquement quelques sources complémentaires conservées aux Archives départementales du Finistère, les ressources de certains services d’Archives de Bretagne, des ensembles détenus par les institutions parisiennes et de Nouvelle-Aquitaine. Les références de sources manuscrites conservées à l’étranger figurent en annexes de trois ouvrages ou publications référencés dans la bibliothèque des Archives.