INFORMATION

Le site internet archives.finistere.fr sera inaccessible le jeudi 21 novembre afin de procéder à une maintenance et à des évolutions sur la page d'accueil.

Zoom sur... Associations, fondations

Le 12 février 1965 est déclarée en sous-préfecture de Châteaulin l'Association des Salariés de l'Agriculture pour la Vulgarisation du Progrès Agricole.

Son but est la promotion technique, économique et sociale des ouvriers agricoles du Finistère. Son siège social est situé à Kergadalen, dans la commune de Saint-Ségal. Ouverte à tous les salariés agricoles du département, les statuts de l'association précisent les objectifs poursuivis :

"Cette association a pour but d'éveiller les salariés agricoles aux problèmes que pose l'évolution et notamment à celui d'accroître leur compétence professionnelle.

Pour atteindre ce but, l'association doit assurer de nombreux contacts avec les salariés et organiser à leur intention, des actions d'information sur les problèmes techniques, économiques et sociaux. Pour les salariés les trois sont liés.

Ces actions se feront dans le cadre des journées, des soirées, de voyages et visites, avec l'aide de personnes qualifiées pour assurer une telle formation".

L'ASAVPA surgit en effet dans un contexte de profondes mutations de l'agriculture finistérienne. Entre 1954 et 1971, la population masculine agricole passe de 84 000 personnes dans le département à 45 000 personnes. La surface des exploitations quant à elle croît fortement, passant de 4,5 hectares à 11,4 hectares par travailleur entre 1952 et 1970. Le capital des exploitations (bâtiments, équipements de production, trésorie...) est multiplié par six sur la même période, passant de 43 000 à 260 000 francs par exploitation, foncier exclus. Le recours au crédit devient massif et l'endettement total par exploitation s'envole, passant de 2 700 francs en 1952 à 134 500 francs en 1970. C'est tout un modèle qui est revisité dans l'après-guerre avec le remembrement, la mécanisation et des changements majeurs dans la nature même des productions agricoles. Pour exemple de ces mutations en Finistère, on peut retenir le nombre de tracteurs qui passe de 1 700 en 1952 à 27 700 en 1970.

Dans la période, on constate également un net recul des surfaces de culture des céréales et des pommes de terre au profit des cultures fourragères nécessaires à la nourriture du bétail. Si les effectifs des bovins et des ovins ne subissent pas d'évolutions sensibles, il n'en va pas de même pour les espèces chevaline et porcine en Finistère. La première voit le nombre de têtes passer de 130 000 en 1952 à 1 200 en 1970 au moment où les élevages porcins de modèle hors sol se multiplient de manière vertigineuse. Les effectifs grimpent de 280 800 têtes en 1952 pour atteindre 1 045 000 têtes en 1970. Il y a alors dans le département, près de 300 000 porcs de plus que d'habitants1. Les grandes foires chevalines immortalisées par les photographes à l'image de celle de Landivisiau, appartiennent désormais au passé.

L'Association des Salariés de l'Agriculture pour la Vulgarisation du Progrès Agricole va alors œuvrer pour la formation en vue d'accompagner ces bouleversements, voire de les susciter. Les techniques restent un enjeu majeur car en 1952, la spécialisation n'est pas de mise ; on fait "un peu de tout". Le travail du sol et le transport sont assurés en grande partie par des chevaux, le matériel d'intérieur est modeste car l'électricité n'a pas encore pénétré les exploitations et les bâtiments sont souvent anciens et généralistes.

La formation des salariés agricoles va alors permettre d'introduire dans les fermes de véritables techniciens et sortir progressivement d'un modèle fondé sur une main-d’œuvre essentiellement familiale. La mécanisation et la motorisation de l'agriculture vont passer par ces associations promptes à accompagner le changement, et auront pour conséquences un exode rural massif et le bouleversement des paysages et des sols, mais également une élévation significative du niveau de vie pour les populations agricoles subsistantes.

De quelques dizaines de membres dans les premières années avec un budget ne dépassant guère les 5 000 francs, l'association atteint les 800 membres dans les années 1990 avec un budget de plus de 1 800 000 francs. L'ASAVPA du Finistère se retrouve toutefois en situation de cessation de paiements en décembre 1990, puis en redressement judiciaire au début de l'année suivante. Dans d'autres départements français, ces associations professionnelles vont perdurer. Beaucoup ont changé de nom pour devenir l'Association des Salariés Agricoles de tel ou tel département. En Finistère, si l'association s'éteint prématurément, d'autres associations professionnelles comme l'Association Emploi Formation (AEF) reprennent le flambeau et demeurent actives.

Centre d'Économie Rurale du Finistère, 1952-1972. Vingt années de mutation de l'agriculture finistérienne, Le Faou : C.E.C.O.R., 1972. [Cote : Q4BB 141].

Labourerien Hep Douar. Bulletin d'information n°203 de l'ASAVPA. 1990. Archives départementales du Finistère, 146 J 12.

Composition du fonds

Le fonds couvre toute la période d'activité de l'association de 1965 à 1991.

Les 17 articles qui le composent permettent de suivre de manière continue le fonctionnement de l'ASAVPA à travers les assemblées générales, les conseils d'administration et les comptes-rendus d'activités.

Ils donnent aussi la possibilité de mesurer son action sur le monde agricole et les enjeux qui le traversent par le biais du bulletin d'information de l'association Labourerien hep douar (Travailleurs sans terre), l'organisation de voyages d'études et du Festival de la diversification et de l'agriculture d'avenir.

Enfin, la correspondance reçue et les articles de presse concernant l'activité de l'ASAVPA, permettent de comprendre la perception de l'association par ses partenaires et le regard qui lui est porté dans la sphère publique.

Bulletin d'information n°1 de l'ASAVPA. 1970. Archives départementales du Finistère, 146 J 9.