Aide à la recherche - Registres militaires

Par convention passée entre les ministères de la Culture et de la Défense, les services départementaux d’Archives sont destinataires chaque année depuis 1968, d'une série de registres matricules en provenance du Centre des Archives du Personnel Militaire de Pau (ancien BCAAM) .
Ces documents renferment les feuillets des états signalétiques et des services des jeunes gens déclarés aptes au service actif ou auxiliaire. Chaque versement annuel correspond à une nouvelle classe d'âge – plus exceptionnellement à deux – et survient, en règle générale, 90 années à compter de la date de naissance des intéressés. Aux Archives départementales du Finistère, ces documents couvrent pour l’instant les classes 1860 à 1940.

Par dérogation à ce principe, les registres matricules des classes 1941 à 1948 ne seront pas confiés aux services départementaux d’Archives. Ils resteront au CAPM de Pau, qui en assurera la conservation définitive :

Les registres matricules des classes 1860 à 1922 et les tables alphabétiques des classes 1867 à 1940 sont numérisés et consultables en ligne sur notre site internet.

Ces documents, conservés dans la sous-série 1 R (Préparation militaire et recrutement de l’armée 1800-1940) ne concernent cependant qu'une partie du contingent militaire. Les états signalétiques et des services des équipages de la Marine nationale (marins de profession astreints à l'inscription maritime), doivent être recherchés dans les registres matricules des dépôts des équipages et des quartiers maritimes, conservés pour notre département aux antennes brestoise et lorientaise du Service Historique de la Défense.

L’antenne brestoise du Service historique de la Défense détient :

  • la totalité des archives des quartiers maritimes de Morlaix, Roscoff, Brest, Le Conquet, Camaret-sur-Mer, L’Aber Wrac’h, Douarnenez, Audierne, Quimper et Le Guilvinec.

L’antenne lorientaise du Service Historique de la Défense détient :

  • la totalité des archives du quartier maritime de Concarneau.

Avant toute recherche : quelques indispensables repères géographiques

Contrairement aux archives relatives au recrutement militaire issues des administrations civiles (préfecture, sous-préfectures…) et inscrites dans le cadre familier des arrondissements, cantons et communes, les registres matricules tenus par l’Armée sont gérés par bureau de recrutement, dans un contexte géographique assez différent de régions militaires et de subdivisions de régions.

Pour en savoir plus, reportez-vous aux documents suivants :

Le Finistère compte deux bureaux de recrutement durant la période considérée :

  • le bureau de Quimper, composé des arrondissements de Châteaulin (depuis la classe 1860 jusqu’à la classe 1895), Quimper et Quimperlé, et du canton de Crozon (depuis la classe 1860 jusqu’à la classe 1873).
  • le bureau de Brest, composé des arrondissements de Brest, Morlaix, Châteaulin (à compter de la classe 1896) et du canton de Crozon (à compter de la classe 1874).

Le rattachement de l’arrondissement de Châteaulin au bureau militaire de Brest s’est opéré en trois étapes entre 1874 et 1925 :

  • première étape : transfert du seul canton de Crozon. Les registres et tables créés à cette occasion s’intitulent Brest-Crozon et concernent les classes 1874 à 1897. Par convention, nous ne retiendrons par la suite que l’intitulé Crozon dans les différents documents de cette aide à la recherche.
  • deuxième étape : transfert des autres cantons de l’arrondissement de Châteaulin. Les registres et tables créés à cette occasion s’intitulent Brest-Châteaulin et concernent les classes 1896 à 1924. Le canton de Crozon y sera intégré à compter de la classe 1898. Par convention, nous ne retiendrons par la suite que l’intitulé Châteaulin dans les différents documents de cette aide à la recherche.
  • troisième étape : intégration de l’arrondissement dans son entier. Les tables et registres particuliers de Châteaulin sont fusionnés avec ceux de Brest à compter de la classe 1925, sous l’intitulé Brest.

Pour mémoire : l'arrondissement de Quimperlé est supprimé lors de la mise en œuvre de la réforme Poincaré (décret-loi en date du 10 septembre 1926, prenant effet au 1er octobre de la même année). Les localités qui en dépendent sont rattachées à l’arrondissement de Quimper.

Les documents

La liste départementale du contingent est utilisée par l’administration militaire avant l’apparition du registre matricule.

Dans le Finistère, elle concerne le suivi des classes 1860 à 1866.

Tenue dans l’ordre chronologique des séances du conseil de révision (dont les procès-verbaux correspondants sont conservés dans notre sous-série 1 R, sous les cotes d’archives 1 R 401 à 407), la liste recense les jeunes gens déclarés propres au service.

Il n’existe aucune table alphabétique permettant d’y accéder.

 

Le contenu de la liste départementale du contingent : 

L’Armée reprend les éléments contenus dans les listes départementales du recrutement versées aux Archives départementales par l’administration préfectorale (et conservées dans notre sous-série 1 R, sous les cotes 1 R 491 à 497 pour les classes 1860 à 1866), en les complétant d’un volet relatif aux affectations successives des conscrits.

On y trouve ainsi pour chacun, les informations suivantes :

  • Nom, prénom(s), surnom (rarement) de l’intéressé
  • Numéro d’ordre
  • Numéro échu au tirage au sort
  • État-civil (date et lieu de naissance, lieu de résidence, filiation, domicile des parents)
  • Signalement (couleur des cheveux, sourcils, yeux ; forme du visage, front, nez, bouche, menton ; teint ; taille ; marques particulières)
  • Profession
  • Date et indication des décisions prises par le conseil de révision
  • Degré d’instruction
  • Désignation des corps dans lesquels les jeunes soldats sont incorporés (date d’arrivée, numéro d’immatriculation...)
  • Date de rentrée dans ses foyers
  • Date de libération
  • Annotations diverses (dispensé, exonéré, engagé volontaire aux équipages de ligne de Brest, marin classé...)

Le registre matricule apparaît en 1867.

Tenu à jour par le commandant du bureau de recrutement de chaque subdivision militaire, il est établi par classe d’âge et constitué des feuillets individuels numérotés – « les états signalétiques et des services » – de tous les jeunes gens déclarés aptes au service actif ou au service auxiliaire et incorporés à ce titre dans l’armée.

L'impression des registres s'effectue dans un premier temps au gré des bureaux de recrutement. Leur présentation s'uniformise à partir d'une date qui varie selon les différents bureaux finistériens : 1874, pour Brest-Crozon et Quimper ; 1876, pour Brest-Châteaulin ; 1878, pour Brest. Chaque volume est alors destiné à l'inscription de 500 hommes ; chaque classe d’âge étant représentée par un nombre variable de volumes (2 pour la classe 1867, 19 pour la classe 1940).

Ces registres sont moins complets que les documents relatifs à la conscription, versés par l’administration préfectorale, en ce sens qu'ils ne concernent que les hommes ayant effectivement accompli un service militaire, mais ils contiennent en revanche des indications précises sur chacun d'entre eux.

Certains feuillets individuels – particulièrement ceux qui concernent les classes d’âge mobilisées durant les deux derniers conflits mondiaux – peuvent comporter une ou plusieurs retombes. Ces petites languettes de papier sont collées à différents endroits du feuillet par l’administration militaire lorsque la place vient à manquer dans les cases pré-imprimées. Elles servent à inscrire – parfois recto verso – les détails des services, campagnes, blessures, mutations… des intéressés.

La table alphabétique du registre matricule est tenue, pour chaque classe d’âge, par bureau de recrutement militaire et constitue la clé d’accès aux registres matricules.

Les tables les plus récentes se présentent très majoritairement dans le strict ordre alphabétique des noms de famille. Parmi les plus anciennes en revanche, et selon les bureaux militaires, l’ordre de classement se limite parfois à la première lettre du patronyme.

Exemple : Adam y figurera avant Abjean ; Duigou y figurera avant Donnart.

Il ne semble pas davantage y avoir de règles bien établies, pour les tables les plus anciennes, dans le cas des homonymes porteurs de prénoms différents. Ces derniers se présentent, tantôt dans un ordre strictement alphabétique, tantôt sans aucun ordre apparent (ex : Morvan François précédera ou non Morvan Jacques, selon l’époque ou le bureau) ; l’ordre de présentation des prénoms peut également être tributaire du numéro matricule.

Exemple : Guillou Marcel / matricule 1657, précèdera dans la liste Guillou Alain / matricule 2414.

Nota : L’article précédant le nom y subit des sorts divers: « Le » et « L’ », si fréquemment portés en Bretagne sont, en règle générale, maintenus (ex : Le Bail sera classé à la lettre L, de même que L’ Hévéder). En revanche les articles « de » ou « du » seront régulièrement rejetés (ex : de Kergariou sera ainsi placé à la lettre K, quand du Guerveur sera classé à la lettre G).

Le contenu des tables varie sensiblement selon l’époque abordée. On y trouve cependant régulièrement, pour chaque individu, les informations suivantes :

  • Nom de famille
  • Prénom(s) et surnom (rarement)
  • Numéro matricule (qui permet l’accès au feuillet matricule)
  • Numéro du volume dans la classe et le bureau militaire où se trouve le feuillet individuel (ce numéro n’a plus d’utilité pratique pour la recherche)
  • Diverses annotations selon les périodes et les bureaux (date et lieu de naissance ou de décès, nom du bureau de renvoi après refonte du registre matricule...)

Pour aller plus loin

Quelques sources complémentaires aux Archives du Finistère :

 Voir les sources complémentaires

Documents à télécharger :