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INFORMATION

Attention : Fermeture annuelle des Archives départementales du 23 décembre au 5 janvier. Le service vous souhaite de belles fêtes !

Histoire

Relevé avant dépose des armes et écussons figurant sur la maîtresse vitre de l’église de Cléder. Copie d’un dessin exécuté le 27 avril 1652 par Jean Bourriquen, peintre et vitrier à Saint-Pol-de-Léon. 1716. Archives départementales du Finistère, 44 G 12

Sous l’Ancien Régime, la paroisse est administrée par un corps politique appelé Général, constitué de membres de droit (le recteur, un juge et un procureur du ressort), de deux trésoriers en exercice élus chaque année par cooptation (les fabriquesfabriciens ou marguilliers) et d’un collège d’anciens trésoriers. Le Général s’occupe des affaires religieuses et civiles de la paroisse gérant, en bon père de famille, les revenus issus des biens de l’église (terres, maisons, rentes), des dons des fidèles, du produit des pardons.

Le « petit âge d’or économique » qui s’esquisse au XVe siècle en Bretagne et s’épanouit durant les deux siècles suivants, permet aux paroisses les mieux dotées de dégager durablement d’importants excédents financiers qu’elles vont consacrer à l’embellissement de leur maison commune : l’église paroissiale et son enclos.

Stimulées par un renouveau de la foi, par l’action des évêques de Cornouaille et de Léon, tout autant que par l’esprit d’émulation qui les oppose aux paroisses voisines, elles vont ainsi devenir les commanditaires privilégiés de centaines d’artistes et d’artisans les plus divers, alors en pleine possession de leur art : des dynasties de brodeurs, dinandiers, doreurs, orfèvres, sculpteurs, tailleurs de pierre, peintres, verriers… mais aussi d’architectes, de charpentiers, maçons, menuisiers, couvreurs… dont les  œuvres perdurent.

Le retournement de la conjoncture économique qui frappe la Bretagne à partir de la fin du XVIIe siècle, met un terme aux grands programmes paroissiaux d’embellissement des deux siècles précédents. Rendus prudents par la baisse des recettes, les Généraux de paroisses se limiteront au XVIIIe siècle à l’entretien de leur patrimoine.

 

Où et comment chercher ?

Les ouvrages et travaux universitaires constituent ici autant de clés d’accès vers les documents originaux conservés dans les fonds d’archives évoqués plus haut, auxquels ils renvoient souvent avec précision par l’indication des cotes d’archives.

  • Association pour l’Inventaire de Bretagne, Fichier Bourde de la Rogerie, Artistes, artisans, ingénieur en Bretagne, Les Hauts de Vilaine, 1998 (cote bibliothèque des Archives : Q4G 179)

Publication du fichier de 7890 notices individuelles et 864 fiches de renvois constitué par Henri Bourde de la Rogerie, archiviste du Finistère entre 1890 et 1940. Complétée d’un index topographique et d’un index par métier, profession ou activité. Les maîtres verriers font l’objet de notices développées. Renvois vers les fonds d’archives.

Limites : la publication comporterait des inexactitudes (voir à ce propos,  le commentaire précédant la page de titre dans l’exemplaire de notre bibliothèque). Certaines cotes d’archives de fonds finistériens (G, H, 4 E) sont désormais obsolètes et il n’existe aucune table de concordance.
 

  • Castel, Yves-Pascal, Les orfèvres de Brest et de Landerneau, 1600-1850, Thèse de 3e cycle, Université de Haute Bretagne, Rennes 1974 (cote bibliothèque des Archives : TU 33 1 à 4)

Comporte notamment : des biographies détaillées d’orfèvres ; des tableaux de poinçons d’orfèvres et de la marque royale ; la répartition des œuvres classées par ateliers. Renvois vers les fonds d’archives.
 

  • Castel, Yves-Pascal, Daniel, Tanguy, Thomas, Georges-Michel, Artistes en Bretagne. Dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs, Quimper, Société Archéologique du Finistère, 1987 (cote bibliothèque des Archives : Q4GG 28)

Constitué de plus de 3400 notices biographiques, complétées d’illustrations diverses (signatures, poinçons, œuvres…). Renvois vers les fonds d’archives.
 

  • Couffon, René, Le Bars, Alfred, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Bannalec, 1988 (cote bibliothèque des Archives : Q4FF 3)

Comporte notamment : une table alphabétique des maîtres d’œuvre et maîtres maçons (XIIIe-XXe siècles), ainsi qu’une table sommaire des artisans et artistes originaires du Finistère ou y ayant travaillé (antérieurement au XIXe siècle). Les deux tables sont complétées d’éléments biographiques.
 

  • Peyron, Paul, Abgrall, Jean-Marie, Pérennès, Henri, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon, Quimper, Imprimerie de l’évêché, 9 vol., 1904 - s.d. (cote bibliothèque des Archives : Q8GG 3 1 à 9)

Certaines notices comportent des listes de commandes passées à des artistes ou de travaux confiés à des artisans (dates, montants, nature des travaux ou des commandes). Ces informations proviennent le plus souvent des comptes conservés des paroisses ou trèves. Voyez, à titre d’exemples, les notices consacrées à la paroisse de Brasparts (Q8GG 3-1) et à la trève de la Forêt-Fouesnant (Q8GG 3-3).
 

  • Thomas, Georges-Michel, Artistes, artisans et ingénieurs ayant travaillé à Brest et dans sa région aux XVIIe et XVIIIe siècles, thèse de doctorat, Université de Haute-Bretagne, 1979 (cote bibliothèque des Archives : TU 182 1 et 2)

Comporte notamment : des notices biographiques, complétées d’index des noms de personnes et noms de lieux. Renvois vers les fonds d’archives.

  • En plus de livrer les premiers éléments biographiques, la consultation des actes de baptêmes, mariages et sépultures conservés dans la  sous-série 3 E (Registres paroissiaux et d’état civil) et dans la  série E dépôt (archives communales déposées) révèle les dynasties et parentèles d’artistes et d’artisans, met en évidence les alliances ou relations (témoins, parrains et marraines…) entre membres d’une même profession ou branche professionnelle.

Pour en savoir plus, consultez l'espace de recherche dans l’état civil.
 

  • Dans les collections de minutes de la  sous-série 4 E (Notaires), pourront être recherchés des documents en rapport avec la vie privée de l’artiste ou de l’artisan (promesses, contrats de mariage, actes d’achats de biens immeubles, testaments et inventaires après décès…), ainsi que certains actes liés à son activité professionnelle (contrats, arbitrages, transactions, expertises…, pouvant porter sur des réalisations  en cours ou à venir).

L’accès pourra y être facilité par la consultation préalable des tables des contrats de mariage, des sépultures, des testaments et des partages, conservés dans les archives de l’administration du Contrôle des actes ( sous-séries 5 C à 39 C).

Pour en savoir plus, consultez les espaces de recherche dans les Archives notariales et dans le Contrôle des actes.
 

  • La  série G (Clergé séculier) renferme notamment les fonds d’archives des paroisses.

Les mentions ou actes relatifs aux artistes et artisans ayant obtenu leurs commandes sont à rechercher :

  • dans les pièces d’administration : délibérations des Généraux (attributions, suivis de travaux, arbitrages…), comptes (de la paroisse, des chapelles et confréries) et justificatifs (mémoires, factures, quittances…), soumissions, contrats et marchés, procédures et expertises ;
  • dans les dossiers consacrés aux bâtiments (travaux divers à l’église, à sa sacristie, aux chapelles, à l’enclos), aux pièces de mobilier (confessionnaux, chaires, retables, orgues…), aux ornements (dais, nappes d’autel, statues, tableaux…) et objets du culte (bannières, calices, croix d’autel ou de procession, ostensoirs, patènes, reliquaires, vêtements sacerdotaux…).

Les fonds des évêchés, conservés dans cette même série contiennent, dans une moindre mesure, des documents comparables.
 

  • À l’instar des actes notariés, les fonds des cours royales ( sous-séries 1 B à 9 B) et des cours seigneuriales ( sous-séries 11 B à 24 B) sont susceptibles de receler pour chaque artiste ou artisan, divers documents en rapport avec sa vie privée et son activité professionnelle. On y trouvera ainsi notamment, parmi les documents les plus intéressants :
  • sur sa vie privée : des dons mutuels entre époux, des inventaires de bornement de communauté, inventaires après décès… ;
  • sur son activité professionnelle : des assermentations auprès des juridictions ; des rapports d’expertises de travaux à effectuer dans les églises et les presbytères ; d’évaluations diverses dans le cadre de successions (argenterie domestique, mobilier…) ; de contrats, devis, actes de cautionnement pour des travaux adjugés ; de procès les opposant à leur jurande, à des fabriques paroissiales ou des particuliers.

Les inventaires et index décrivant les fonds des cours royales sont publiés sur notre site internet et interrogeables en plein texte. Les analyses des dossiers constituant les fonds des cours seigneuriales sont plus sommaires.

Sources complémentaires

  • Artistes et artisans commettent également d’autres actes, cette fois en tant que membres d’une corporation ou jurande. Pour en savoir plus, consultez la notice de ce guide d’orientation et de recherche consacrée aux Arts et communautés de métiers.
  • Dans la  sous-série 34 J (Fonds Louis Le Guennec), sous les cotes 34 J 139-140, sont conservées des fiches individuelles de membres de divers métiers et corporations (architectes, brodeur, dinandier, imprimeur, maçons, menuisiers, peintres, pintiers, plombiers, relieurs, sculpteurs, serruriers, tailleurs de pierres, verriers…).

Les plus complètes indiquent pour chacun : leur nom, prénoms, profession, nationalité et résidence ; certains éléments biographiques ; des mentions de travaux réalisés ou marchés passés ; les références des sources consultées par Louis Le Guennec.

Consultez également les notices communales conservées sous les cotes 34 J 1 à 79, dans lesquelles peuvent se trouver des notes et relevés relatifs aux artistes et artisans ainsi qu’à leurs réalisations.
 

  • Des compléments aux fonds des paroisses et des évêchés de la série G sont à rechercher dans la  sous-série 100 J (Archives de Kernuz).
  • La   série H (Clergé régulier) renferme, dans une moindre mesure, des dossiers rendant compte de l’activité des ingénieurs, artistes et artisans (travaux aux édifices ; achats d’argenterie, de mobilier, d’orfèvrerie, d’ornements, d’orgues…).
  • Les dossiers de familles placés dans la  sous-série 1 E (Familles) sont également susceptibles de contenir des archives relatives aux commandes privées passées auprès de certaines corporations (armes, argenterie ; travaux divers…) ou de conserver des expertises commandées à des hommes de l’art, dans le cadre de procédures diverses (cas des peintres doreurs fréquemment cités comme experts héraldistes dans des différends relatifs aux prééminences d’églises…).

La sous-série n’est couverte par aucun instrument de recherche structuré. L’accès aux dossiers s’effectue uniquement grâce à un index sommaire des noms de familles.

Des compléments aux fonds des paroisses et des évêchés de la série G sont à rechercher dans la série AA (Ancien Régime) du service quimpérois des Archives diocésaines de Quimper et Léon (le fonds de la paroisse de Pleyben, notamment). 

La bibliothèque diocésaine de Quimper et Léon conserve un fichier de l’orfèvrerie ainsi qu’un fichier des poinçons.

Le CRBC conservait en 1974, probablement à titre temporaire, un fichier des artistes constitué à partir du dépouillement systématique des comptes paroissiaux (sources : Yves-Pascal Castel, Les orfèvres de Brest et de Landerneau, 1600-1850, vol. 1, p. VI de sa thèse de 3e cycle, déjà citée).

Il pourrait s’agir du fichier constitué par Henri Bourde de la Rogerie, archiviste du Finistère, qui a fait l’objet d’une publication en 1998.

Pour en savoir plus, consultez la rubrique Bibliothèque des Archives de cette page.

Le musée brestois de la Tour Tanguy possède dans ses collections une plaque où figurent les empreintes des poinçons des orfèvres de la ville en 1809.

Plusieurs artisans exerçant déjà avant la Révolution y ont leur nouveau poinçon.