INFORMATION

Les archives conservées dans la sous-série 1 B (cotées B 1 à B 4670), initialement conservées à Brest, sont dorénavant consultables en salle de lecture à Quimper.

Histoire

Le fonds Radiguet et Goury nous plonge directement dans l'histoire économique d'une ville centrale, au contact du Léon et de la Cornouaille : Landerneau. Il constitue une source de premier choix pour étudier la métamorphose au XIXe siècle d'une cité depuis longtemps déjà ouverte au négoce maritime, mais qui doit une bonne partie de son essor industriel à des bourgeois, souvent d'origine étrangère.

Les paysans-marchands du Léon, très impliqués dans le commerce de la toile et du fil depuis la fin du XVe siècle, ne vont pas s'investir fortement dans les activités résolument industrielles malgré la puissance de leurs capitaux. Des places sont donc à prendre pour des investisseurs d'origine étrangère dans une ville dont le potentiel est connu grâce à son rayonnement commercial établi de longue date.

Etienne Radiguet, fils de "laboureur" normand, est arrivé à Landerneau en 1790. Avec Joseph Goury (1779-1869), né à Landerneau, mais dont le père est originaire de Provins en Champagne, ils vont être les premiers à développer une nouvelle société de commerce s'occupant de l'expédition des toiles issues de la manufacture à travers l'Europe. Les deux négociants vont ensuite s'associer à trois confrères : René Poisson, François-Marie Heuzé et Guillaume Le Roux.

Cherchant à s'agrandir en investissant également dans des ateliers à tisser, les désormais fabricants-négociants de Landerneau vont s'allier à deux manufacturiers de Morlaix, Joseph Desloges et Charles Homon, pour fonder la Société linière du Finistère en 1845.

Cette entreprise de filature mécanisée, va devenir le plus gros employeur privé du département, salariant jusqu'à 1500 personnes sur le site de Traon Elorn à Landerneau et près de 3000 tisserands disséminés dans les campagnes du Pays Chelgen (territoire situé dans le Haut-Léon, autour de la ville de Landivisiau).

Composition du fonds

Constitué de 105 gros registres en couvrure de cuir (copies de lettres d'échanges commerciaux, factures, Grands livres de comptabilité...) pour la période 1788-1859, le fonds révèle la puissance du négoce de Radiguet et Goury, ainsi que son extraordinaire rayonnement à travers les routes commerciales maritimes européennes de la Mer du Nord à la Méditerranée.

Les clients des deux associés se trouvent principalement dans les grands ports de ces voies maritimes, à Frederikshald (aujourd'hui Halden en Norvège), au Havre, à Caen, Nantes, Bordeaux, Bilbao, Cadix, Malaga, Valence, Perpignan, Marseille, Gênes, Livourne, Naples...

Leurs exportations par voie terrestre sont plus restreintes et circonscrites à un large quart Nord-Ouest du territoire hexagonal avec des clients au Mans, à Limoges ou à Poitiers.

Les Grands livres du fonds Radiguet et Goury témoignent de la prospérité du négoce par delà son rayonnement géographique. Physiquement, ce sont des pièces impressionnantes. Le volume n°10 mesure 48 cm de large pour 62 cm de haut et pèse pas moins de 23,7 kilogrammes.

Outils de comptabilité qui fonctionnent sur le double enregistrement au débit et au crédit de l'entreprise, cette collection de Grands livres offre un regard particulièrement éclairant sur les variations de ressources de l'entreprise, ainsi que sur son poids économique dans le paysage landernéen et finistérien de la première moitié du XIXe siècle.

  Lien vers l'inventaire

  Lien vers l'état des fonds de la série J

Quelques images

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Mise à disposition de cultivateurs flamands par la Société linière du Finistère. 1848. Archives départementales du Finistère, 7 M 247 1.
Le port de Landerneau. 1857. Archives départementales du Finistère, 24 Fi 31.
Le site originel de la Société linière du Finistère à Traon-Elorn réaménagé pour la Grande briqueterie de Landerneau. Archives municipales de Landerneau, Fonds Cloître, 13 Fi.