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INFORMATION

Attention : Fermeture annuelle des Archives départementales du 23 décembre au 5 janvier. Le service vous souhaite de belles fêtes !

Le terme "fait divers" apparaît pour la première fois en 1863 dans le quotidien parisien Le Petit Journal de Moïse Millaud, l'inventeur de la presse populaire à un sou.

Le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse (Paris, 1866-1890) en donne cette définition :

"sous cette rubrique, les journaux groupent avec art et publient régulièrement les nouvelles de toutes sortes qui courent le monde : petits scandales, accidents de voiture, crimes épouvantables, suicides d'amour, couvreur tombant d'un cinquième étage, vol à main armée, pluies de sauterelles ou de crapauds, naufrages, incendies, inondations, aventures cocasses, enlèvement mystérieux, exécution à mort, cas d'hydrophobie, d'anthropophagie, de somnambulisme et de léthargie ; les sauvetages y entrent pour une part et les phénomènes de la nature tels que veaux à deux têtes, crapauds âgés de mille ans, jumeaux soudés par la peau du ventre, enfants à trois yeux, nains extraordinaires... etc.".

Les thèmes qui se dégagent de cette définition accident, naufrage, inondation, incendie, suicide, crime, vol ... sont ni anciens, ni modernes, ils sont intemporels. Ils appartiennent à la vie quotidienne.

Rapportés dans les rubriques d’information locale du journal, ils jouent de la proximité. Le fait divers restera sans importance ou au contraire sera intéressant pour le lecteur, s’il s’est produit plus ou moins loin de chez lui, s’il concerne une personne de sa famille, de son travail...

Quand un fait divers criminel dépasse le cadre local

L'assassinat de La Grande Palud

En décembre 1913, à La Forest-Landerneau, Louis Cadiou, le directeur de l’usine de blanchiment de coton destiné à la fabrication des poudres de guerre de La Grande Palud disparaît.

Suicide, assassinat ou même fugue... en Allemagne ? Grâce à l’intervention d’une ''somnambule'' de Nancy, son cadavre est retrouvé un mois plus tard enterré dans un bois près de l’usine. Tous les éléments se mettent en place pour que ce crime finistérien attire l’attention du Petit Journal qui aime à traiter le fait divers de manière sensationnelle. Des lettres de dénonciation arrivent au Tribunal de Brest en charge de l’instruction...

M. Pierre, l’ingénieur chargé de la direction technique est soupçonné, mais la guerre lui permet d’échapper temporairement aux assises. Jugé en 1919, il sera acquitté. Restée inexpliquée, cette affaire a donné lieu à une abondante littérature comme en témoigne ce fascicule de Crimes et châtiments publié en 1931.